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L’Afrique à l’heure de l’agritech : vers la « Révolution verte 2.0 »

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Le 3 avril dernier, lors des Africa Days organisés par HEC Paris, le think thank étudiant The Seed Project présentait les conclusions de son rapport sur le rôle crucial dévolu à la technologie face au défi agricole du XXIe siècle. L’Agritech africaine – l’amélioration de la productivité via des outils et services technologiques – est plus que jamais sous le feu des projecteurs.  

Les grands défis pour l’agriculture africaine 

Proposition du think thank The Seed Project

Tout d’abord, le secteur agricole représente 2/3 des emplois et 1/3 du PIB sur le continent. Alors qu’il doit faire face à l’explosion démographique (plus de 2,5 milliards d’africains d’ici 2050), 93% des terres arables sont déjà cultivées, et les rendements agricoles stagnent depuis 20 ans. Par conséquent, pour palier cette pression sur les terres, l’Afrique a besoin d’innover de manière durable.

Pour identifier les enjeux majeurs de cette innovation, les étudiants du Seed Project ont mené une étude de terrain à travers toute l’Afrique. En analysant les interactions au sein des chaines de valeurs de filières commerciales et vivrières, leur constat met en lumière quatre grandes problématiques d’accès : les agriculteurs africains doivent avoir un meilleur accès au savoir et à l’information, aux financements et aux assurances, aux ressources, et enfin aux marchés.

Panorama des startups africaines 

Dès lors, le rapport du think tank distingue plusieurs startups qui proposent des solutions innovantes. Tout d’abord, Acre Africa, startup kenyane, s’attaque à l’instabilité des revenus des fermiers. Son modèle de socio-business connecte les exploitants avec des fonds étrangers, qui deviennent ainsi assureurs. D’autre part, toujours au Kenya, Sun Culture propose des pompes hydriques à énergie solaire, permettant une meilleure gestion des ressources.

En outre, la révolution de la téléphonie mobile sur le continent dynamise l’innovation agricole. Ainsi, Tech Innov, au Niger, l’utilise pour piloter à distance l’irrigation grâce aux observations météorologiques (procédé appelé la télé-irrigation). Seuls les sols qui en ont besoin sont arrosés, dans un souci de productivité. Enfin, au Ghana, Essoko se sert du portable pour informer les agriculteurs des cours des matières premières en temps réel, limitant ainsi l’asymétrie d’information et le nombre d’intermédiaires.

S’inspirer des innovations étrangères

En outre, l’agriculture africaine peut également s’appuyer sur les idées développées à l’extérieur du contient pour résoudre certains blocages. Ainsi, le rapport du Seed Project souligne le manque de traçabilité qui caractérise la chaîne de valeur en Afrique. Il met notamment en exergue la technologie d’InvestMark, startup californienne, basée sur le QR Code (code barre lisible par les téléphones portables). En apposant sur chaque produit ce simple code « low tech », l’origine de chaque produit est sécurisée.

Par conséquent, si l’Afrique a vocation à nourrir, elle doit pouvoir innover. Loin des clichés, le secteur agricole du continent amorce sa mutation grâce à la révolution de la donnée. L’enjeu est désormais de diffuser chaque innovation, comme d’adapter les idées extérieures à l’écosystèmes africain, afin de réussir cette « Révolution verte 2.0 ».

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